top of page

Nouveau coup d’Etat au Burkina Faso

06/10/2023
Ecrit par: Inès Guttinger
Edition: Léandre Saussay

Le vendredi 30 septembre dernier, l’armée a de nouveau renversé le pouvoir au Burkina Faso. Huit mois seulement après son putsch du 23 janvier 2022, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba s’est vu poussé vers la sortie. La dissolution du gouvernement et le nouveau chef de la junte burkinabè ont été annoncés lors d’une intervention télévisée à la fin de la journée du vendredi, marquée par une série de mutineries dans la capitale. C’est le capitaine Ibrahim Traoré, 34 ans, qui prend la tête du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), nom de la nouvelle junte. Ses ambitions : restaurer la sécurité dans un Etat qui a progressivement perdu le contrôle de plus de 40 % de son territoire face aux groupes djihadistes, dont la menace ne cesse de s’étendre sur le territoire. 

Les putschistes ont justifié leur coup de force par « la dégradation continue de la situation sécuritaire », en affirmant que « [leur] idéal commun de départ a été trahi par [leur] leader en qui [ils] av[aient] placé toute [leur] confiance ». Selon Traoré, des propositions visant à une « réorganisation » de l’armée, pour la rendre plus efficace sur le terrain, auraient été proposées au lieutenant-colonel Damiba, qui les aurait rejetées. Les putschistes ont également annoncé la suspension de la Constitution, l’instauration d’un couvre-feu, ainsi que la fermeture des frontières jusqu’à nouvel ordre.

Le colonel Damiba s’inscrit désormais huitième sur la liste des putschistes ayant gouverné le pays depuis son indépendance. Il s’est envolé le week-end dernier de Ouagadougou pour se réfugier à Lomé (Togo). 

 

Ce putsch ne fait qu’aggraver la situation conflictuelle au Burkina Faso, théâtre de la rivalité franco-russe. Vendredi 30, plusieurs centaines de manifestants, rassemblés au cœur de la capitale, ont brandi des drapeaux russes et dénoncé l’action militaire française sur leur territoire. Samedi après-midi, l’ambassade de France a été la cible de manifestants caillassant et tentant d’incendier l’enceinte diplomatique. Ce nouveau coup d’Etat au Burkina Faso ouvre une page d’incertitude quant à l’avenir de la présence française, de plus en plus critiquée, au Sahel.

 

Dans un communiqué publié ce lundi 3 octobre, l’ONU appelle à la nécessité de préserver la « paix et la stabilité » face à l’insécurité au Burkina Faso.

SOURCES :

Au Burkina Faso, le putschiste Paul-Henri Damiba renversé, la France attaquée (lemonde.fr)

Au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Damiba renversé par un nouveau coup d’Etat (lemonde.fr) 

Burkina Faso : l’ONU appelle à préserver la « paix et la stabilité » après le putsch | | 1ONU Info (un.org)

bottom of page